Fédération verviétoise du Parti socialiste

Corporation, 637705
Verviers est un lieu symbolique du socialisme belge : c’est en effet dans cette ville industrielle important du XXe siècle que fut rédigé et édité le premier journal diffusant les idées ouvrières. Nous somme en 1867 et, depuis quelque années, se forment dans tout le pays, également dans la petite ville de l’est de la Belgique, des associations ouvrières à caractère revendicatif. L’une d’elle, les Francs-ouvriers, regroupe des tisserands verviétois et diffuse un mensuel, le Mirabeau, fondé par Fréderic-Joseph Thiry[1], André Larondelle[2] et Pierre Fluche[3], dont la devise – « nous voulons exercer nos droit » – parle d’elle-même.
Sous l’impulsion des Francs-Ouvriers, des associations se créent dans la région, adhérent à l’Association Internationale des Travailleur (AIT). Le Mirabeau est largement diffusé et les idées socialistes progressent au delà de la ville puisque le journal devient bientôt l’organe des sections belge de l’AIT. Néanmoins, le mouvement ouvrier verviétois s’affaiblit peu à peu.
Cette idéologie ne pouvait cependant rester longtemps silencieuse dans le milieu aussi favorable que le noyau industriel lainier. Pierre Fluche relance le mouvement en 1881 en créant le cercle politique « En Avant ». Des divisions internes entravent cependant la progression des idées socialistes. Deux personnalités aux intérêts et conception divergentes vont s’effondrer : Jean Defraiteur[4] et Pierre Fluche.
Defraiteur veut favoriser l’activité coopérative et syndicale et a créé à cette intention une société coopérative, lieu de réunion, La Ruche ouvrière. Fluche, par contre, prône l’action politique et la solidarité entre ouvrier et petit commerçant. Or, La Ruche ouvrière lèse les cafetiers, parmi lequel Fluche lui-même. C’est la raison pour laquelle, dans un premier temps, deux fédérations coexistent a Verviers : la fédérations verviétoise du POB, emmenée par Defraiteur et Joseph Demoulin[5], et de la fédération d’arrondissement dirigée par Fluche et Adolphe Griekens[6]. Après une période ponctuée de conflits et de trêves, le Conseil général du POB intervient et regroupe ses militants en une seule fédération, la Fédération d’arrondissement, dont le siège est installé à la Maison du Peuple, érigée quelque années auparavant. Le mouvement est, a cette époque, déjà bien ancré dans la région puisque suite aux élections législatives de 1894, premier suffrage au vote plural, quatre socialistes verviétois font leur entrée à la Chambre : Jean Malempré[7], Adolphe Griekens, Thomas Niezette[8] et Jean Dauvister[9].
Il faut attendre 1893 pour que le syndicalisme s’implante véritablement à Verviers[10], année ou éclate une grève générale pour l’obtention du suffrage Universal tempéré par le vote plural. Ce succès enflamme les ouvriers qui déclenchent plusieurs conflits : des syndicats d’atelier se constituent. Mais ce n’est qu’en 1900 que ces syndicats se fédèrent (Fédération de la laine cardée ; fédération de la laine peignée…) et se réunissent au sein d’une confédération régional, chargée d’établir les rapports entre les groupe et de préparer entre eux une entente sur des questions d’ordre général. Ces syndicats vont entretenir une relation particulière avec le POB, affichant une parfaite neutralité : cette neutralité syndicale n’empêche cependant pas les contacts avec le Parti, se traduisant par des votes lors des élections, la participation aux grèves, et des liens plus concret tels la tribunes offertes à la fédérations socialiste dans Le Travail, quotidien syndical[11].
Autre institution affichant sa neutralité vis-à-vis du Parti : le mouvement mutualiste. L’action socialiste en faveur des organisations ouvrières engendre une reconnaissance de ce mouvement[12], reconnaissance favorisée ensuite par les lois de 1894 et 1898. Les sociétés de secours mutuels étendent leur champ d’action et multiplient les services offerts. Ces caisses de solidarité connaissent pourtant un succès mitigé : des caisses patronales obligatoires perdurent et les ressource financières des travailleurs ne leur permettent pas toujours de verser une double cotisation.
Outil d’émancipation économique pour les ouvriers, les coopératives jouent aussi un rôle politique et culturel important au sein du monde socialiste. Plusieurs ont vus le jour à Verviers ville à la tradition coopérative précoce. Peu avant la Première Guerre mondiale, deux coopératives, non concurrentes, sont actives dans la ville : la première l’Espérance, est aux mains des syndicats et donc autonome vis-à-vis du Partis ; le seconde, la Renaissance, est celles du POB verviétois. Les services offerts sont très diversifiés (charbon, pain, lait, pommes de terre, brasserie, soirée cinématographique…).
Outre l’émancipation politique, sociale et économique des travailleurs, le mouvement ouvrier oriente également ses efforts vers l’action éducative : des organisations de jeunesses (Jeune Garde), des associations culturelles (cercle dramatique, cercle d’agrément, section lyrique et harmoniques…) des groupements féminins et sportifs, vont contribuer à diffuser les principes socialistes, offrant au Parti un appui financier et assurant sa cohésion et son rayonnement. Tout les organismes sont dotés d’instruments de propagande nécessaires à la prise de conscience ouvrières : publications (quotidiens, feuilles, périodiques…), meetings, conférences, bibliothèque, écoles…
Ainsi, à la veille du premier conflit mondial, le POB a trouvé de solides assises dans la région verviétoise. Au centre d’une vie associative florissante née de l’éventail d’organisations créées pour les travailleurs, le Parti oriente ses revendications vers la lutte politique dans un premier temps (1880-1893), en faveur du suffrage universel ensuite (1894-1914).
L’invasion de la Belgique par les troupes allemandes le 4 août 1914 enraye l’essor du POB. Les efforts du mouvement socialiste (regroupé, avec les autres partis, au sein d’un comité national) convergent vers de multiples problèmes engendrés par l’occupation allemande (économie, ravitaillement, déportation…) tandis que coopératives et syndicat s’efforcent de soutenir leurs adhérent, approvisionnant leurs magasin et assurant le fonctionnement des caisses de secours.
Au sortir de la guerre, le POB voit enfin aboutir ses revendications concernant le suffrage universel. Son principal objectif ayant été réalisé, il s’agit dès lors pour le Parti de défendre son programme. Les élections législatives de 1919 confortent le POB verviétois comme premier parti de l’arrondissement (39,47%) devant les catholiques (34,99%) et les libéraux (18,25%). Mais la scission du mouvement ouvrier qui aboutit à la création du Parti Communiste en 1921, entraine un recul important des socialistes (-4,5%). Au niveau gouvernemental, le POB entre dans l’opposition ; cette période lui permet de favoriser son implantation, malgré de nombreuses menée communistes.
La défense du territoires germanophones d’Eupen et Malmedy incombe dès 1920 à la fédération verviétoise qui trouve là un nouveau terrain de propagande. Réaffirmant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le POB entame une virulente campagne, s’élève contre le maintien des cantons sous la juridiction du Haut Commissariat du Roi[13]. Cette position, mais aussi la crise économique et sociale qui touche cette région, expliquent le début prometteur de la liste POB emmenée par Max Somerhausen[14], aux élections communales de 1922 (18 conseillers dans 9 communes, 37% de suffrages à Malmedy). Les efforts des socialistes se poursuivent par la fondation d’unions socialistes communales (Malmedy en 1922, Eupen en 1923), de cercles d’agrément et de coopératives. En mars 1925, le Gouvernement vote le rattachement du Commissariat à l’arrondissement de Verviers.
Les élections législatives du 17 juin 1925 célèbrent la victoire des socialistes qui forment un gouvernement avec les catholiques : le cabinet Pullet-Vandervelde, en proie à des problèmes économiques, chute onze mois plus tard. Lui succède un gouvernement d’union nationale doté de pouvoirs spéciaux afin de redresser la situation financière du pays. En novembre 1927, le POB retourne dans l’opposition pendant onze années : la fédération verviétoise, en pleine crise, enregistre une baisse de 1% aux élections de 1929, perdant de ce fait deux de ses quatre députés.
La réaction est immédiate, d’une part, la Fédération se tourne vers les organes du Parti, s’afférant à recruter et à former ses membres ; d’autre part, elle répond et prend position sur les sujets qui préoccupent l’opinion publique (question linguistique, enseignement libre, crise économique et sociale, menace de guerre et montée du fascisme). Les résultats ne se font pas attendre : le nombre d’adhérents croît de manière importante et les socialistes enregistrent un gain de 26 sièges lors des élections communales de 1932. Toutefois, quelques mois plus tard, les citoyens, appelés aux urnes pour élire leurs représentants, plébiscitent les catholiques qui deviennent le premier parti de l’arrondissement (les socialistes perdent 3% de voix mais récupèrent cependant un siège, grâce à l’apparentement). Néanmoins, la Fédération poursuit ses efforts, tentant de rallier au socialisme toutes les classes de la population.
Les débuts de la troisième décennie du XXe siècle sont marqués par les conséquences de la crise de 1929 : face à la politique déflationniste du gouvernement conservateur, Henri de Man élabore une planification économique, adoptée avec enthousiasme au congrès du Parti de Noël 1933. Le Plan du Travail est bien accueilli chez les militants verviétois qui organisent des meetings et distribuent des tracts dans tout l’arrondissement. Peu après se forme un cabinet tripartite (Van Zeelabd, 1935-1936) qui reçoit la lourde tâche de sortir le pays du marasme économique et de répondre à la classe ouvrière qui réclame congés payés et semaine de 40 heures, à une période où le fascisme, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de nos frontières, se fait de plus en plus menaçant.
Proches de l’Allemagne, Verviers et sa région sont particulièrement exposés aux menées séparatistes et fascistes : dès 1933, apparaissent des cercles pro-nazis qui, au fil des mois, intensifient leurs activités. Les socialistes réagissent en multipliant les conférences démocratiques. Ces efforts ne portant pas leurs fruits puisqu’aux élections de mai 1936, Rex obtient un score retentissant : avec 22% des voix, il devient la troisième puissance politique de l’arrondissement[15]. Les deux factions de la gauche se rapprochent dans la dénonciation du rexisme, mais ce Front unique a une existence éphémère.
La vie socioculturelle socialiste connaît un essor considérable au cours de l’entre-deux-guerres. Trois axes sont ainsi développés par la Fédération verviétoise : l’action féminine, la jeunesse et l’éducation ouvrière. Impliquer les femmes dans la politique communale est une nécessité à partir du moment où les urnes communales leur sont ouvertes (1920) : le POB encourage leur entrée dans les USC et suscite la création de ligues féminines se réunissent dés 1923 au sein d’un comité régional féminin. Les actions menées en faveur de la jeunesse connaissent un succès assez mitigé. Apres une première tentative de fédérer les groupes sportifs et d’agrément de l’arrondissement (1923), la fédération verviétoise promeut la Centrale Régionale des jeunesses (1930). Trois ans plus tard, celle-ci se scinde en trois fédérations distinctes : la Fédérations Socialiste Sportive, composée de 14 groupes sportifs, l’Union des jeunesses Ouvrières, réunissant 12 sections des Faucons Rouges des pionniers et des Jeunesses Ouvrières, et la Fédération des jeunes Gardes Socialiste regroupent 18 jeunes Gardes ; en 1938, cette dernière ne compte plus que 50 membres. Afin de former de nouveaux militants et rendre la classe ouvrière plus apte à défendre ses droits, le POB place l’éducation des travailleurs au centre de ses préoccupations. Dès 1921, un comité verviétois d’Education Ouvrière instaure des cours pour les affiliés (géographie ; histoire, économie…), organise des conférences et ouvre des bibliothèques. En 1923, un comité régional d’Education Ouvrière voit le jour. Malgré un succès rapide, le mouvement s’essouffle peu à peu. Il connait une nouvelle impulsion vers 1930, époque ou la Centrale Régionale d’Education Ouvrière est réorganisée. Toutes ces actions en matières culturelle et éducative se doublent d’une propagande intense en faveur du Parti, via la presse d’une part (Le Travail, Die Arbeit[16]) et les meetings : ces derniers rassemblent souvent plusieurs milliers de personnes.
Le monde socialiste ne sortira pas perdant des temps mouvementés que subit le pays sous l’occupation allemande de 1940-1944. La Fédérations verviétoise suspend ses activités après la dislocation du Parti voulue par son président, Henri de Man. Les socialistes vont très rapidement rejoindre les rangs de la résistance et jouer un rôle actif d’information de la population via une presse clandestine efficace. Réunis à Burnot-Rivière en août 1941, les principaux représentants du mouvement socialiste lancent les bases du nouveau parti, fondé officiellement en 1942, sous le nom de Parti Socialiste Belge. Le programme d’après-guerre du Parti est élaboré au cours du conflit ; ses objectifs sont orientés vers une amélioration et une extension de l’assistance sociale.
Le 1er octobre 1944, les socialistes convoquent un Conseil fédéral restreint : tout est mis en œuvre pour remettre sur pied rapidement le Parti. Le PSB s’affirme comme branche politique, laissant une complète autonomie aux coopératives, mutuelles et syndicats : les nouveaux statuts adoptent ainsi le principe de l’adhésion individuelle[17].
En juillet 1947, le conseil fédéral envoi quatre délégués au congrès des Socialistes Wallon à Mons. Dès septembre, il opte pour le fédéralisme dans le cadre d’une Belgique unitaire. Le 9 août 1951, est créé à Verviers un comité d Action Wallonne.
Qualifiée de bastion léopoldiste par le ministre de l’Intérieur Albert De Vleeschauwer, la région verviétoise[18] a cependant réagi diversement à la possibilité de retour du Roi Léopold III. Le comité régional d’Action commune, créé le 2 octobre 1949, a multiplié les meetings : à Verviers, les « non » représentent 60% et ils atteignent même 65% à 70% dans les localités de Dolhain, Pepinster, Andrimont et Ensival ; la situation est cependant toute autre dans les campagnes ou les catholiques sont dominants. Les résultats de la consultation populaires provoquent l’arrêt de travail de plus 6000 travailleurs dès le 18 mars. La grève général de juillet 1950 atteint Verviers dès le 15 et entraine la suspension de toute activité.
La région verviétoise connait des temps difficiles en ces années où, passé l’état de besoin créé par la Seconde Guerre mondial, la régression économique touche la plupart des secteurs. Les entreprises souvent familiales, doivent faire face à une mondialisation et à une technique qui faisait son prestige[19], est la plus durement touché. Le boom coréen[20] et la diversification de l’industrie régional deviennent alors les préoccupations majeures de la Fédération ; il convient également de moderniser l’infrastructure d’une région dont la situation géographique est par ailleurs excellente. Ce combat est mené devant la Chambre par Germaine Coppée et Martin Boutet, député socialiste de Verviers.
En septembre 1960, le projet de loi unique du cabinet Eyskens, qui porte atteinte à un certain nombre d’acquis sociaux, provoque à Verviers comme partout en Belgique un mouvement de contestation, tant dans le secteur public que privé : la grève général se solde par un échec mais sensibilise la population au problème wallon. L’idée fédéral est alors défendue par le mouvement Populaire Wallon, créé par André Renard (mars 1961).
Au cours des années 60, la Fédération verviétoise oriente ses débats dans deux directions : la question linguistique et la régionalisation. Elle renouvelle en effet à plusieurs reprises son opposition aux projets Gilson : l’arrondissement de Verviers est directement concerné par le transfert de Fourons à la Province de Limbourg et par les modifications apportées au régime des cantons de l’Est. D’autre part, elle joue un rôle de premier ordre dans le combat que mènent les Socialiste Wallon (réunis en congrès à Verviers en novembre 1967) et qui aboutit en décembre 1970 à la révision constitutionnelle annonçant la fin de l’Etat unitaire.
Depuis 1978, le PSB a laissé la place à deux partis distincts, le Parti Socialiste et le Socialistische Partij.
La section locale est l’instance de base du Parti. Chargée de missions d’information, de propagande et de recrutement, elle est active dans un quartier ou sur l’ensemble du territoire communal. Ses compétences portent essentiellement sur la gestion et la politique communales.
L’ensemble des sections locales constitue la Fédération d’arrondissement. Le PS en compte quinze : Brabant wallon, Charleroi, Dinant-Philippeville, Hainaut occidental, Huy-Waremme, Liège, Luxembourg, Mons, Namur, Soignies, Thuin, Verviers, RFA et outre mer. Chargée de la gestion et de l’administration du Parti au sein de son arrondissement électoral, la Fédération « crée dans toute les communes de son ressort des sections locales et favorise la création d’œuvre d’éducation, de groupes féminins, de pensionnés, de jeunes et autres ». Pour accomplir ces taches, des instances spécifiques la composent. Le congrès fédéral détermine les orientations politiques de la Fédération, désigne les délégués aux congrès nationaux et nomme à divers postes fédéraux. Le comité fédéral administre la Fédération, aidé par le Bureau exécutif qui charge de préparer et convoquer les réunions du Comité mais aussi d’assurer la gestion journalière et administrative de la Fédération. Enfin, le Conseil fédéral, composé des membres du Comité et de délégués des sections locales, examine les questions qui n’ont pas fais l’objet d’une consultation préalable des USC. Est à noter que les mandataires communaux, intercommunaux et provinciaux constituent la Fédération des Elus dont la mission est d’assister ses membres dans l’exécution de leur mandat. Annuellement, la fédération organise un congrès régional.
L’échelon supérieur et final du Parti s’articule autour de quatre « instances générales » : l’instance suprême, le Congrès, réuni tout les deux ans, détermine la ligne politique à suivre ; le Conseil général, instance souveraine entre deux congrès, nomme aussi à divers postes ; le Bureau assume la direction du Parti et l’Exécutif prend en charge la gestion journalière.
Ainsi fonctionne le PS qui, statutairement, s’est assigné le but d’« organiser, sur le terrain de la lutte des classes, toutes les forces socialistes de Wallonie et de Bruxelles, sans distinction de race, de sexe, de langue, de nationalité, de croyance religieuse ou philosophique, afin de conquérir le pouvoir pour réaliser l’émancipation intégrale des travailleurs ».
 
[1] Thiry Fréderic-joseph (Dison, 1843 - Verviers 1923). Ouvrier tisserand, il milite au sein de la 1ere Internationale. En octobre 1867, il publie un pamphlet (L’avenir des travailleurs) ou il dénonce avec fougue les excès du train de vie luxueux des riches industriels verriérois en regard de la condition ouvrière ; c’est dans la foulée de ce texte percutant qu’est fondée la société des Francs-Ouvriers. Fondateur et collaborateur du Mirabeau, il quitte la Belgique pour les Etats-Unis. Lorsqu’il revient quelques années plus tard, il s’installe comme fabricant de soie et rédige des articles pour La Libre tribune, La Défense, puis Le Travail.
[2]  Larondelle André (Baelen, 1833 - Verviers, 1881). Ouvrier tisserand il s’investit dans la 1ere Internationale. Devenu président des Francs-Ouvriers, il participe à la création du Mirabeau et publie Le Prolétaire de 1869 à 1870.
[3]  Fluche Pierre, dit Fluse (Hodimont, 1841- Hodimnt 1909). Ouvrier tisserand, il prend une part active au mouvement de la 1ère Internationale. Membre des Francs-Ouvriers, il fonde un organe de combat, Le Mirabeau, qui lui permet de s’imposer à la tête du mouvement ouvrier dans la vallée de la Vesdre. Opposé à la tendance marxiste, il constitue le cercle politique « En Avant » (1881) et se rallie au Pari Socialiste Belge (fondé en 1879). Dirigeant la première meunerie et boulangerie coopérative établie à Verviers (1884), il participe au congrès constitutif du PIB (1885), collabore au comité du Peuple et donne de nombreux meetings en faveur du suffrage universel. En 1895, il est élu conseiller cmmunal de Verviers ; il devient échevin en 1896, fonction qu’il occupe jusqu’à sa mort.
[4]  Fraiture Jean, dit Defraiteur (Theux, 1852 - Hodimont, 1906). Fondateur de la boulangerie coopérative en 1884, il  devient gérant de la Maison du Peuple de Verviers. Editeur du Tirailleur verviétois (1887), fondateur et éditeur  de l’Union socialiste (1892-1893), éditeur de l’Organe ouvrier (1894), du Devoir (1896-1898) et d’En Avant (1898-1899), il quitte le POB en 1899 après de longues années de conflits avec Pierre Fluche.
[5] Demoulin Joseph (Verviers 1850-1907). Militant de la 1ere internationale, il collabore à plusieurs feuilles ouvrières (Le Mirabeau, Le Cri du Peuple, l’Organe ouvrier) avant de devenir redacteur en chef de l’Union socialiste (1895) puis secretaire de direction du Devoir (1896-1898).  En 1904, il est élu conseiller communal.
[6] Griekens Adolphe (Verviers, 1855-1904). Tisserand, il est élu en 1894 à la Chambre où il siège jusqu’en 1898.
[7] Malempré Jean (Ensival, 1859-1909). Tisserand, membre de la 1ere internationale, il constitue avec Fluche et Lambion la Chambre syndical lainière. Fondateur du Parti ouvrier en 1885, il institue à Ensival un Cercle populaire dont il assure le secretariat (1886-1909). Collaborateur de plusieurs organes ouvriers, il est élu conseiller communal à Ensival en 1887 ; de 1895 à 1907, il occupe le poste d’Echevin. Elu député pour l’arrondissement de verviers en 1894, il siège une premieres fois jusqu’en 1898, puis retrouve cette fonction de 1900 à 1909.
[8] Nizette Thomas (Henri-chapelle, 1857-Limbourg,1933). Cultivateur à Hèvremont, il est choisi par la Fédération socialiste verviétoise pour représenter le monde rural lors des élections législatives de 1894. Il siège au Parlement de 1894 à 1898 et retrouve son mandat de député et la commission de l’Agriculture en janvier 1913 (en remplacement de Louis Pirard, d émissionnaire) et en décembre 1921 (en remplacement d’Alexandre Duchesne, démissionnaire) ; il quitte définitivement ce poste en 1929. Thomas Niezette entre dès 1900 au conseil communal de Limbourg et devient Echevin de l’instruction l’année suivante ; il conserve cet echevinat jusqu’en 1926.
[9] Dauvister Jean (Dison,1858-1937). Tisserand, il représente l’arrondissement de Verviers à la chambre de 1894 à 1898 ; il siège à nouveau de 1909 à 1919, année où il prend la decision de se retirer de la vie politique. Elu conseiller communal en 1896, il exerce les fonctions d’échevin de l’instruction pendant plusieurs années (1908-1919).
[10] Dès 1869 cependant, des groupements ouvriers se sont créés, favorisés par l’action de l’AIT.
[11] Le Travail. Journal quotidien syndical et d’information de la vallée de la Vesdre.
[12] Les premières caisses de secours mutuels sont apparues très tôt à Verviers, au sein même des industries et donc administrées par les patrons ou du moins soutenues par ces derniers.
[13] Le Traité de Versailles prévoit pour l’Allemagne la renonciation de tous ses droits et titres sur les cercles d’Eupen et Malmedy et pour la Belgique l’ouverture pendant les six premiers mois de 1920 d’un referendum (les habitants souhaitant rester allemands sont invités à signer des registres déposés à Eupen et Malmedy). Durant ce laps de temps, un Haut Commissaire du Roi pour les territoires occupés, munis de pouvoirs exécutifs et législatifs, est mis sur pieds.
[14] Somerhausen Marc (Ixelles, 1899-1988). Docteur en droit, il prend la défense des cantons de l’Est après la Première Guerre mondiale et les représente devant la Chambre (1925-1929 et 1932-1936). De 1946 à 1947, il est conseiller communal à Ixelles et député de l’arrondissement de Bruxelles.
[15] Rex est devancé par les catholiques avec 29,11% de votes (-9%) et par les socialistes avec 27,83% (baisse de 6%). Les libéraux enregistrent une chute de 3,5% et n’obtiennent que 8,20% des suffrages. Seuls les communistes progressent, obtenant 10,53% (+6%).
[16] Hebdomadaire d’expression allemande destiné aux cantons.
[17] Jusqu’en 1945, l’adhésion au POB s’effectuait par le biais de l’organisation syndicale.
[18] 59,62% de « oui » pour l’arrondissement, résultat supérieur à la moyenne nationale (53%).
[19] Les équipements sont souvent antérieurs à l’Occupation, voire même à la crise de 1929.
[20] Frénésie d’achats spéculatifs provoquée par la crainte de voir la Guerre de Corée (1950-1953) se muer en un conflit mondial.
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